Regard sur

Margaux Tocqueville doctorante 2021- 2022 à l’Ecole HED

 

Ancienne étudiante à l’École HED, doctorante membre de la cohorte HED depuis octobre 2021, Margaux Tocqueville, s’engage dans un travail de thèse sur une expérience humaine occultée aujourd’hui, le veuvage.

photo de Margaux Tocqueville

« Je vais réaliser une thèse sur les “trajectoires individuelles après le décès du conjoint ou de la conjointe en France ”, au sein du CURAPP-ESS*, sous la double direction de Nathalie Le Bouteillec (UPJV, CURAPP-ESS) et de Laurent Toulemon (Ined).

Je m’intéresse en particulier à la population des veufs et veuves précoces, c’est-à-dire ayant perdu leur partenaire à un âge relativement jeune, avant 55 ans, et les effets du veuvage sur leur parcours individuel.

Le veuvage précoce est une réalité oubliée dans les travaux de recherche. Pourtant, elle concerne un nombre important d’individus : d’après mon exploitation des données de l’enquête « Étude de l’histoire familiale », 20% de mon échantillon avait fait l’expérience du veuvage précoce. Elle suscite chez moi beaucoup d‘interrogations. Se remettent-ils en union ? Au bout de combien de temps ? Ont-ils des nouveaux enfants ?...

J’ai conscience de l’ampleur de la tâche : c’est un peu comme une poupée russe, une question soulevée en faisant apparaître une autre. Pour y répondre, je vais constituer des cohortes de personnes ayant connu la fin de leur union au cours d'une même année et regarder l'évolution de leurs trajectoires de différents points de vue (activité professionnelle, remise en couple ou non...)  en m’appuyant sur les données de l’échantillon démographique permanent, couplé avec les données de « Fidéli » et les enquêtes annuelles de recensement.

Etonnement peut-être, ce travail est la suite de celui que j’ai mené dans le cadre du projet tutoré de M1 de l’Ecole HED sur la vie hors couple. A l’époque nous avions écarté le sujet du veuvage précoce. J’ai trouvé que c’était un sujet intéressant à traiter et qui ne l’a pas été depuis les travaux d’Isabelle Delaunay-Berdaï et de Marie Volhuer. Dans le même temps, mon parcours au sein de HED m’a fait découvrir toutes les possibilités offertes par la recherche. Vous savez la démographie ne se limite pas à l’explication de catégories statistiques comme la natalité ou la mortalité !

Ayant un bagage universitaire en sociologie, acquis à l’université de Picardie Jules Verne, j’espère de mon côté élargir la compréhension de l’expérience du veuvage précoce, en combinant pourquoi pas des explications démographiques et sociologiques pour éclairer cette expérience difficile. »


*Le CURAPP-ESS est un laboratoire partenaire de l' École HED, rattaché à l'université de Picardie Jules Verne (UPJV).